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Friedrich Schmidt, ajusteur de formation, adhère en 1924 en tant que stagiaire de police à la « Schutzpolizei ». Dans son curriculum vitae manuscrit, qu’il joint à sa candidature pour la SS, il a écrit :

« Le 23.04.24 je joint la Schutz-Polizei en tant que stagiaire. Après la formation d’une année dans l’école de police à Hann-Münden on m’a transféré vers la Schutzpolizei [...]. Après douze années d’activité obligatoire j’ai quitté la Schutzpolizei en date du 23.4.36 [...]. Depuis le 15.6.36 je fais partie de la Gestapo Trèves et j’accomplis mon travail chez l’ « Einsatzkommando der Sicherheitspolizei und der SS » à Luxembourg dans le grade du « Kriminalsekretär ». 1 

Au début il travaillait à Trèves, mais à partir de 1942 il était transféré au Grand-Duché de Luxembourg, occupé par les nazies : à Luxembourg-ville et à Esch-sur-Alzette. Tant à Luxembourg-ville qu’à Esch-sur-Alzette il était responsable pour la persécution de « communisme, marxisme, propagande de l’ennemi, mouvements de résistance et des crimes concernant la radiodiffusion ». Selon l’organigramme de l’été 1944 il était en ce moment chef du département y relative nommé « Abteilung IV 1a ».

"Vernehmungskommando Hinzert"

Schmidt appartenait également au « Vernehmungskommando », qui était responsable pour l’interrogatoire des membres de la résistance luxembourgeoise. Les interrogatoires se déroulaient majoritairement de manière assez brutale et dans le camp de concentration à Hinzert.2

Fusillades dans les cimétières à Palzem et Nennig

Friedrich Schmidt était impliqué en septembre 1944 – peu de temps avant la libération- dans le meurtre à Palzem et Nennig des membres de la résistance suivants :

  • Georges Claudon, ressortissant français
  • Germaine Causier, ressortissant français
  • Emile Deiskes, ressortissant luxembourgeois
  • Marcel Voyat, ressortissant français
  • Henri Uguccioni,ressortissant français
  • Edmont Helck, ressortissant français
  • Michael Bockler, ressortissant luxembourgeois
  • Nicolas Weiwers, ressortissant luxembourgeois

Procès d’après-guerre/ enquêtes

En 1949 Friedrich Schmidt a été condamné en absence à mort par le tribunal général de Rastatt, un tribunal pénal de l’administration militaire française. Le jugement n’a jamais pu être exécuté, car Schmidt s’enfuyait à plusieurs reprises des camps de détention britanniques, entre autres du C.I.C. No. 5, un camp de détention où des criminels de guerre présumés, des fonctionnaires du parti NSDAP et des responsables des autorités publiques ont été incarcérés. Une procédure d’enquête visée en Allemagne contre lui et un autre collègue concernant les fusillades à Palzem et Nennig a été classée en 1962.

Selon l’exposé des motifs: « La prolongation des recherches ne promet aucun succès. [...] Il est encore précisé que les deux prévenus sont décrits par la plupart de leurs collègues entendus comme témoins comme des personnes ayant des caractères irréprochables incapables de commettre un tel acte. »4

Sa participation à d’autres fusillades, aux interrogatoires dans le camp de concentration à Hinzert et aux déportations n’a jamais été examinée par la justice allemande.

Friedrich Schmidt appartient en tant que coupable nazi « à une grande groupe d’acteurs [...] sans laquelle [...] la machinerie national-socialiste complète n’aurait pu être maintenue ».3

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1) Source: Archives fédérales Berlin

2) cf. „Die Gestapo Trier in der Christophstraße 1”, Ausstellungsdokumentation des Projektes „Gestapo Trier” der Universität Trier des Projektes „Gestapo Trier” der Universität Trier
3) ibid., panneau 6
4) Source: Archives nationales de Sarrebruck